Ce bâtiment colossal et long de plusieurs mètres abrite une ancienne ligne de décaperie, possiblement inaugurée en 1982. On y fabriquait l’acier tendre, au carbone ou inoxydable. L’usine a été mise « sous cocon » dès le printemps 2009, c’est à dire mise à l’arrêt dans l’attente d’une possible remise en marche, chose qui ne devait jamais voir le jour. Les options de reprises, notamment concentrer l’activité sur l’inox uniquement et laisser de côté les aciers carbones, furent jugées trop coûteuses suite à une étude en 2014.
La décaperie fut aussitôt vidée de ses machines et outils pour qu’ils puissent être ré-utilisables sur d’autres sites. Une partie a notamment servi a remplacer une pièce défailllante d’une décaperie soeur basée en Espagne. Depuis lors, le site est déserté et bien vide, suite au démontage des pièces ainsi qu’au passage des voleurs de câbles et de métaux. Prochainement, la zone devrait être assainie et laisser place à un nouvelle exploitation industrielle. Des projets de centrale à béton et de traitement de déchets ont déjà été présentés, l’affaire suit son cours avec les habituels conflits de voisinage liés à la pollution du site, sa proximité des zones habitables etc.
Cette exploration remonte à quelques temps. Si plusieurs photos du lieux circulent sur le web de nos jours, il n’en était pas le cas quand je m’y suis rendu, aussi c’est avec un peu de méfiance liée à la sécurité du site que je m’y suis rendu. Je me suis vite rendu compte sur place qu’il n’en était absolument rien: l’usine est complètement vide, ouverte et il n’y a plus rien à garder. On a vite fait le tour, mais je m’y suis toutefois promené pendant plusieurs heures car le bâtiment et ses différents espaces sont grands et offrent des perspectives inouïes.
Il y a en premier lieu le hall principal long de plusieurs mètres (environ 350m si je me fie à l’échelle Google Maps), vraisemblablement le coeur de la ligne de décapage (sans machineries, difficile de se faire une idée du processus). A côté, on peut accéder à une autre galerie un peu plus étroite, avec plusieurs rangées de murs de béton s’étendant à l’infini, qui semble tout droit sortie d’un film de science-fiction. La vue est tellement impressionnante qu’on y oublie de lever la tête, pour se rendre compte qu’une énorme cage d’ascenseur orange est suspendue là, au-dessous de nos têtes. Espérons qu’elle ne tombe pas!
A côté on retrouve d’autres grandes salles et galeries diverses dont je vous épargnerai la description, ainsi que le quartier général avec les bureaux-douches. Les lieux sont fort dégradés, quelques bouts inondés, ont sent par ailleurs que le démontage des pièces s’est fait dans la hâte, les ouvriers n’hésitant pas à laisser les accès grand ouverts et à éventrer une large partie de la façade nord, aujourd’hui propice aux courants d’airs. Je garde malgré tout un très bon souvenir du lieu et s’il reste encore dans les parages quelques temps, peut-être y retournerai-je.
ℹ️ Etat actuel: abandon